Eden Hazard, le magnifique

nordeclair.fr 03/04/2012

C'était un rendez-vous important pour Eden Hazard et il a été à la hauteur de l'événement. Le génie lillois a brillé par l'élégance de ses gestes et sa capacité à changer le cours d'un match.

Javier Pastore va finir par le détester. Jusqu'à vingt minutes du terme, le Parisien a cru tenir sa revanche face à Eden Hazard, lui qui s'est fait voler la vedette en Ligue 1 malgré son arrivée à coup de millions d'euros chez les Qataris de la capitale.
Obligé d'assister à la remise du trophée UNFP du meilleur joueur du mois de mars au Lillois juste avant le coup d'envoi, l'attaquant du PSG avait marqué un premier point en ouvrant le score (48e), offrant à son club le droit de rêver encore au titre. À 1-0 sur la pelouse, c'était aussi 1-0 dans le match Pastore-Hazard.

Longtemps hier, l'Argentin et le Belge ont joué au chat et à la souris. Pour sortir vainqueur du match. Pour être le plus brillant ou le plus décisif. Les deux joyaux du championnat avaient même réussi à rentrer au vestiaire sur une égalité parfaite : une transversale pour Pastore, sur une reprise à l'entrée de la surface, et un poteau pour Hazard (29e).
À la différence de Pastore, quasi transparent mais capable de sortir comme un diable de sa boîte à tout moment, Eden Hazard a tenté d'être influent. Un coup franc, boxé par Sirigu (2e) puis un autre, plein axe, dégagé de nouveau par le gardien parisien (4e) en disaient long sur la détermination du Lillois, qui, impatient d'en découdre, avait établi dès le début de la semaine le décompte des jours avant le match sur son compte Twitter.

Un coup du foulard somptueux 
Son accélération, en relais avec De Melo (39e) était un vrai régal pour les yeux. Ses autres gestes aussi. Et puis le Lillois, comme souvent, a perdu pied en fin de première période. Mais c'était reculer pour mieux sauter. Déjà, il ne fallait pas trembler face à Sirigu au moment de tirer son huitième penalty de la saison. Le gardien parisien, parti du bon côté, ne pouvait rien faire face au spécialiste de l'exercice (1-1, 71e).
Et puis, que dire de l'action qui amène le deuxième but ? Les joueurs normaux tentent d'assurer l'essentiel en soignant leurs centres. Lui, non. Pour mettre De Melo sur orbite, Eden Hazard a opté pour un extraordinaire coup du foulard (71e). « C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, je pense, a-t-il expliqué modestement. Le plus important, c'est que ça permet à l'équipe de gagner ». « Il le fait bien, le coup du foulard », s'est amusé Rudi Garcia. Le souci avec lui, c'est qu'il fait tout bien. Et que l'on appréhende la fin de saison rien qu'à l'idée de le voir partir.