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Falcao et le désamour des buteurs à l'ancienne (1/3)

 SO FOOT Blog  10 avril 2012  (1/3)  

Arrivé pour 40M€ à l’Atlético Madrid pour reprendre le numéro 9 du grand Diego Forlan avec les sous de la vente du génial Kun Aguëro, Falcao avait la pression. Neuf mois plus tard, El Tigre colombien s’est imposé comme l’une des références de la Liga sans pour autant convaincre son public, lui reprochant de ne pas « savoir jouer au football ».
Car Falcao ne joue pas, il marque ; comme les autres purs buteurs Huntelaar, Gomez, ou encore Higuain. Comme eux, il ne trouve pas vraiment sa place dans le football de 2012 que dominent les attaquants ultra-complets que sont Messi, Cristiano, Rooney, Zlatan ou Van Persie, et ce malgré des stats comparables. N’y a-t-il plus de place pour les purs buteurs dans le football européen de 2012 ? Considérés par certains comme le Mal absolu et par d’autres comme les sauveurs d’une certaine idée du football, FT revient sur le désamour du public à leur égard.
Portrait du colombien à la double casquette d’héritier de Zamorano et d’Inzaghi, et réflexion sur le peu d’écho que trouvent ses buts, aussi nombreux soient-ils.

« Qué cabrón, ce mec ne sait même pas jouer au football »

Rappelez-vous, l’arrivée du matador colombien à Madrid l’été dernier avait été accompagnée de nombreux doutes. Les colchoneros attendent un investissement important depuis des années, et du jour au lendemain quarante millions sont dépensés sur un colombien de la Superliga portugaise qui avait coûté trois petits millions deux ans plus tôt. Pas simple de débarquer dans ces conditions, surtout quand la mission est de faire oublier Forlan et Aguëro. A l’époque, un chauffeur de taxi colombien installé à Madrid nous avait confié que Falcao allait se faire bouffer en Europe, « lui qui vient du paradis Santa Marta, là où tout le monde est beau et gentil ». Mais depuis, Falcao s’est imposé. En 29 matchs de championnat, il marque 22 fois, soit un taux hallucinant de 50% des buts de l’Atlético. Ajoutez à cela 8 buts en Europa League (sur 17 tirs, pas mal) et cette faculté à marquer dans les rendez-vous importants (Barça, Real Madrid, Bilbao, Lazio, Udinese) et vous vous rendrez compte de la super saison du colombien. Même Shakira avait mis plus de temps à conquérir le marché espagnol. Ainsi, si vous ne regardez que les résumés des matchs de l’Atlético, vous êtes sans aucun doute convaincu de l’apport de l’avant-centre. Une carrure et des stats de franchise player, les paillettes, ce beau numéro 9, Falcao doit logiquement régner sur la partie rouge et blanche de Madrid, non ?

Non, car le Vicente Calderon (à lire, notre papier sur l'âme de l'Atlético Madrid) ne se laisse pas avoir si facilement. Voilà, sans exagérer, le récit d’un match d’un aficionado colchonero cette saison : répéter durant quatre-vingt minutes que Falcao est mauvais, qu’il n’est pas un vrai joueur de football, qu’il ne sait pas doser une passe ou réaliser un contrôle décent, et puis se voir finalement sauver par l’un de ses coups de têtes ou buts opportunistes dans les dernières minutes de la rencontre. « Qué cabrón ! » s’exclament-ils tous. Enfoiré, salaud, escroc pour certains, Falcao est adoré par El Cholo Simeone mais questionné par la foule. Copieusement sifflé par le Calderon en mars, le colombien en a vu d’autres douter de son football atypique : « Je ne suis personne pour juger ceux qui viennent au stade. »

Il faut dire que Falcao n’a pas le profil idéal pour le football espagnol. Une équipe qui joue avec El Tigre, elle joue avant tout pour El Tigre : que ce soit un 4-2-3-1 ou un 4-3-3, ça se termine toujours en 10-1, et tant pis pour la posesión del balón. Le Calderon n’est pas de mauvaise foi : Falcao n’est pas un attaquant complet et à côté de lui, Higuain a le toucher d’un meneur de jeu. D’où cette dépendance envers la création des trois artistes Adrian, Arda Turan et Diego qui sont devenus les véritables héros du public. Des ingrats, vous pensez ? « Personnellement j’ai essayé d’aider l’équipe en mettant des buts, surtout, ce qui est la raison pour laquelle on m’a fait venir. » dit le colombien. Le « surtout » est assez génial pour être souligné : si Falcao ne sait faire qu’une seule chose, il le fait très bien. Ses 72 buts en 84 matchs avec Porto n’ont pas été marqués par hasard.

Un spécialiste, un goleador, rematador, matador… Falcao, arrivé à 14 ans dans le centre de formation du River Plate, est fait de asado argentino. 177cm de force, d’agilité, de détente verticale incroyable (photo) et d’opportunisme. Le colombien s’impose à la fois comme le véritable héritier de la lignée des derniers grands goleadores sud-américains que sont les Zamorano, Batistuta ou Crespo, mais aussi comme un survivant de ces vieux renards de surface dont la mort était annoncée. Né dans la même ville que le génial Carlos Alberto Valderrama, Falcao est aussi intraitable avec les défenses européennes que Gabriel Garcia Marquez a été critique avec la politique en Colombie. El Tigre a tous les atouts pour devenir un attaquant mythique : le numéro 9, des célébrations sympas, des tonnes de buts, des titres, ce côté sauveur qu’ont les joueurs qui sont là quand tout va mal, et puis enfin cette tête de lover de telenovela et ces cheveux longs qui alimentent le folklore de l’avant-centre sud-américain qui fait chavirer les cœurs. Mais voilà, de nos jours il faut croire que cela ne suffit plus pour séduire les foules…

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