Lefigaro.fr 01/05/2012
Après l'Allemagne et le Portugal précédemment, et peut-être le même soir que l'Espagne, l'Italie connaitra-t-elle ce mercredi l'identité de son champion national ? Mathématiquement, l'affaire peut effectivement être pliée si la Juventus Turin s'impose contre Lecce et que dans le même temps, le Milan AC trébuche à domicile contre l'Atalanta Bergame. A priori, si la logique est respectée, le suspense devrait donc se poursuivre pour au moins encore quelques jours. Mais l'invincible Vieille Dame (21 victoires et 14 résultats nuls cette saison en Serie A) tient fermement son destin entre les mains avec un joker dans sa manche, puisqu'en cas d'égalité entre les deux prétendants au titre, le titre reviendrait aux Turinois, dominateurs dans les confrontations directes avec les Milanais cette saison (2-0 et 1-1). Et si un 28e scudetto tend les bras aux Bianconeri, ils le doivent en grande partie à un milieu de terrain parmi les plus performants d'Europe. Et au sein de celui-ci, un certain Arturo Vidal a confirmé les belles promesses que son passage au Bayer Leverkusen avait fait naitre…
Arrivé l'été dernier contre la somme de 10,5 millions d'euros, le Chilien, âgé de bientôt 25 ans (il les aura le 22 mai prochain), a cependant connu une adaptation quelque peu difficile à Turin. Souvent averti, confondant parfois agressivité et agression, Vidal a tardé à donner sa pleine mesure, surtout qu'un triste épisode venait le perturber au mois de novembre dernier. Invité au baptême d'un des fils de Jorge Valdivia, le meneur de jeu du Chili, lors d'un rassemblement de la Roja, le Bianconero revenait très éméché avec quatre de ses partenaires, ce qui aboutissait à son exclusion de la sélection et à une suspension pour dix matches. Un épisode qui, au lieu de lui saper le moral, allait au contraire le remettre dans le droit chemin. Au grand bonheur de la Juventus et d'Antonio Conte, qui vantait récemment les mérites de son Sud-Américain : «La signature d'Arturo a été très importante pour nous car elle m'a poussé à essayer de nouvelles idées. Je ne me voyais pas en effet me priver de Marchisio, de Pirlo ou de lui dans mon équipe de départ. Du coup, nous avons mis en place différentes tactiques et Arturo a immédiatement apporté sa qualité et son intensité au sein de celles-ci.»
Depuis quelques matches, le Chilien s'est même découvert un costume de buteur avec trois buts inscrits lors des deux dernières sorties de la Juve. Ce qui porte son total à 7 réalisations, soit plus très loin des 10 qu'il avait inscrits la saison passée à Leverkusen. Mais Vidal confie n'accorder qu'une faible importance à ses statistiques. Pour lui, l'important est de «toujours donner le meilleur pour l'équipe.» Visiblement, en ce qui le concerne, le message est bien passé à en croire l'éloge de son gardien, Gianluigi Buffon, qui déclarait sur le site officiel du club après le doublé de son partenaire contre l'AS Roma : «J'ai eu la chance de voir à l'œuvre de grands milieux de terrain et je l'avais déjà dit en début de saison : un joueur comme Arturo aurait même pu jouer au sein de la grande Juve d'il y a quelques années.» Une grandeur que le Chilien est en passe de rendre à une Vieille Dame qu'il a séduite au point même que celle-ci le déclare parfaitement «intransférable», alors même que le Real Madrid commençait tout juste à lui faire du pied sérieusement. Si ce n'est pas une belle preuve d'amour…
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