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Franck Ribéry : «Les Bleus, ce n’est que du bonheur»


Le Parisien 26/03/2013


Buteur face à la Géorgie, Franck Ribéry est un homme heureux. Au premier jour du stage des Bleus, il nous avait donné rendez-vous à Clairefontaine. Trente minutes durant, il a balayé son actualité. Très attaché aux Bleus, il a énoncé ses vérités sans oublier d’aborder le brûlant France - Espagne.

Depuis l’été dernier, vous avez renoué le fil de votre histoire avec le public français. Comment êtes-vous parvenu à retourner l’opinion ?
Franck Ribéry. A force de travail, j’ai pu retrouver en sélection les sensations que je n’ai jamais cessé d’avoir avec le Bayern. Au fond de moi, j’étais certain de ne pas avoir changé. J’étais toujours la même personne. En France, on aime le foot. Les supporteurs, aussi, étaient demandeurs. Ils avaient envie de revoir le Ribéry des débuts.

Avez-vous le sentiment de revenir de loin ?
A une époque, ça a été très difficile. Avant d’arriver à Clairefontaine, je me demandais ce qui allait se dire sur mon compte. J’étais l’homme à abattre. Dans ces moments-là, il faut être fort, se faire un peu oublier. Ce sont les aléas de la vie. Ça doit servir d’exemple à d’autres joueurs. Une carrière est jalonnée de hauts et de bas. Un jour tu es encensé, le lendemain éreinté. Quand tu le sais, ça te permet de relativiser et de ne jamais rien lâcher. J’ai toujours dû me battre. J’ai commencé en National. J’étais peut-être mieux préparé que d’autres à surmonter les obstacles.

Vous avez songé à renoncer à la sélection ?
Ce n’est pas que je me suis dit : Je vais arrêter les Bleus, mais à un moment donné, c’était compliqué. A chaque rassemblement, j’étais stressé. Mais rien n’aurait pu me faire renoncer à cette équipe. J’ai toujours été prêt à tout pour elle. Les Bleus, c’est le top, ce qu’il y a de plus beau.

Quelles personnes ont compté dans votre retour au premier plan ?
Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset. Deux grands messieurs. Mon retour en équipe de France n’a pas été évident pour eux. Ils n’ont pas été épargnés. Je n’oublierai jamais ce qu’ils ont fait pour moi.

Durant l’Euro 2012, n’avez-vous pas eu l’impression que certains joueurs n’ont pas rendu à Blanc la confiance qu’il leur avait accordée ?
Peut-être. Il nous a toujours défendus. On a passé deux bonnes années avec lui. Rappelez-vous l’état de la sélection à ses débuts. Certains l’estimaient, d’autres moins en raison sans doute d’un faible temps de jeu.

Dans sa biographie, Raymond Domenech vous présente comme « une diva susceptible ». Ça vous a blessé ?
J’ai été tellement pris pour cible que désormais plus rien ne me fait mal. Qu’il me traite de diva, c’est petit, presque marrant. Si ça peut l’aider à vendre des livres et à bien en vivre, tant mieux. Quand on a quelque chose à me reprocher, j’aime bien qu’on ait le courage de venir me le dire en face. Je l’ai aidé, notamment après l’Euro 2008, où j’ai été le seul joueur à prendre sa défense. Je n’ai pas compris. Je me suis dit qu’il avait pété un câble.

Pouvez-vous battre l’Espagne ?
Bien sûr. On peut battre tout le monde. Ce sera très compliqué face à l’une des meilleures équipes du monde. Certains de leurs joueurs sont peut-être meilleurs. Mais on est quand même la France, pas une petite nation. On a le potentiel pour finir premiers du groupe.

Le résultat nul du match aller peut-il vous aider ?
C’est certain. Il s’est passé un truc à Madrid. A nous de retenir ce qu’on a bien réussi. Quand on joue les Espagnols, ça ne sert à rien de rester à onze derrière, parce que c’est là qu’on va souffrir. Il faut développer notre jeu, avancer, comme on l’a fait en seconde mi-temps à Madrid.

Vous arrive-t-il d’imaginer la France absente du Mondial 2014 ?
Jamais. On n’a pas le droit de ne pas participer à la Coupe du monde. C’est le Brésil. Le pays du foot. Qui ne rêve pas d’y aller ? Je m’y vois déjà.

Comprenez-vous que l’on puisse encore douter de cette équipe ?
Chacun a sa perception. Le groupe a été pas mal renouvelé depuis quelque temps. Il nous manque encore une histoire commune.

Sentez-vous Benzema en perte de confiance ?
C’est une période compliquée à gérer pour lui. Maintenant, c’est un grand joueur. Le talent et les qualités, il les a. J’ai confiance en lui.

Où se situent les principales différences entre Didier Deschamps et Laurent Blanc ?
Chacun a sa personnalité. Il ne faut pas chercher à les opposer. J’étais suspendu lors des débuts de Blanc (NDLR : après les événements de Knysna). Quand Deschamps est arrivé, il a été clair. Il ne fera de cadeau à personne. Il te donne confiance, il parle et respecte tout le monde, mais il ne faut pas la lui faire à l’envers. J’aime bien ce discours.

Comment qualifieriez-vous vos relations ?
Elles étaient bonnes avec Laurent Blanc, elles le sont avec Didier Deschamps. Je les apprécie beaucoup. Je suis peut-être un peu plus à l’aise avec Deschamps. Mais les situations sont différentes. Il ne m’a pas récupéré dans le même état que Blanc. Quand il a pris la sélection, j’avais solutionné plein de choses. J’échange encore plus avec lui. Je sens qu’il compte sur moi. Il entend que je sois un leader. Sa confiance me porte.

Etes-vous à nouveau indispensable aux Bleus ?
Je n’aime pas me mettre en avant. Mais je me sens à nouveau important aux yeux des gens. Ça fait du bien qu’on compte sur moi. Je ne veux plus décevoir. Les Bleus, ce n’est que du bonheur.

Quelle place occupez-vous dans le groupe ?
Je suis un des cadres. Ma présence compte, je le sens, notamment auprès des plus jeunes. Je suis là pour les aider, comme j’ai eu la chance de l’être en 2006. Désormais, je ressens chez eux du respect.

Ça n’a pas toujours été le cas ?
Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. Les gars sont concernés, ils veulent réussir ensemble. A l’Euro, certains n’étaient pas conscients de ce qu’est l’équipe de France. Pour eux, c’était une équipe normale. Tu y es, c’est bien. Tu n’y es pas, tant pis. Ils n’avaient pas conscience de la chance de porter ce maillot.

Justement, que représente ce maillot pour vous ?
Quelque chose d’incroyable. Un vrai délire. Il me suffit de l’évoquer pour avoir des frissons. Tant que je pourrai aller plus loin et prendre des sélections, je le ferai.

Avez-vous encore des challenges à relever, des rêves à accomplir ?
Mon kif, ce serait d’avoir une centaine de sélections (NDLR : il en a 72). Cent, c’est un beau chiffre non? Ça signifie quelque chose d’atteindre cette barre avec l’équipe nationale. Tu n’en as pas 40 ou 50, mais 100. Respect. Ils ne sont pas nombreux dans ce cas. Après, j’aimerais bien gagner un trophée. Je vais avoir 30 ans. Les possibilités diminuent. Il y a ce Mondial au Brésil.


Ça serait l’occasion de tourner définitivement la page de 2010 ?
Non. L’Afrique du Sud est déjà loin. Je suis passé à autre chose depuis un bon moment. J’aspire simplement à accomplir une bonne compétition, à revenir avec une bonne image.

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