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Franck Ribéry, le mâle du pays


Libération 14/06/2012


Porté par la confiance de Laurent Blanc, le Boulonnais s’est relancé en équipe de France.

Avec les pérégrinations internationales de Franck Ribéry, on est passé d’un conte de fées à l’autre. Le premier est venu se fracasser sur l’affaire Zahia et le Mondial sud-africain. Le second court encore. C’est celui d’un joueur en lutte contre sa propre psyché et le poids de ses fautes passées. Une vision saint-sulpicienne inédite dans le foot, mais il faut dire que le Boulonnais, meilleur joueur de Ligue 1 en août 2005, deux mois après que l’entraîneur du FC Metz, Jean Fernandez, est allé le chercher en National (3e division), a toujours fait sa propre trace.
Vue de Donetsk, l’histoire de Ribéry (29 ans) est celle d’un acharnement : celui du sélectionneur, qui a laissé dans le paysage, seize mois durant, un attaquant efficace dans son club du Bayern Munich mais écrasé dans les duels lors des matchs internationaux, dominé par le premier défenseur albanais venu et, par-dessus le marché, plutôt nocif pour le groupe. «Dieu sait que vous ne m’avez pas suivi sur ce coup-là, a rappelé Laurent Blanc. Mais quand tu donnes ta confiance, il faut insister. Chez les attaquants, le déclic peut survenir sur une action, un geste.»

Contrit. Il a fallu que le sélectionneur ait des épaules en titane. Première avanie : d’aucuns ont remarqué que Blanc et Ribéry partagent le même agent, Jean-Pierre Bernès, ceci pouvant expliquer cela. Blanc a marqué le coup. Seconde avanie : le comportement de Ribéry lui-même lors de son retour de suspension - à cause de Knysna - en mars 2011. Quand Blanc était préalablement allé à Munich avec son adjoint, Jean-Louis Gasset, et Bernès pour sonder le joueur, il avait rencontré un homme contrit, raisonné. Chez les Bleus, Ribéry s’est instantanément transformé en ce qu’il a toujours été : un diable monté sur ressort, imprévisible, capable d’ambiancer un type qui n’a rien demandé ou de lancer sa manette dans la tronche d’un coéquipier dont la seule faute aura été de le battre à la console.
La faculté du joueur à stresser son environnement frappe. Les échecs répétés de Ribéry en bleu ont, semble-t-il, lissé le problème : «Franck s’est quand même beaucoup calmé», témoigne le milieu Mathieu Valbuena. Ribéry défend surtout une étrange théorie : c’est le désamour du public qui le paralyse en sélection. Cette thèse d’une somatisation qui s’arrêterait une fois passée le Rhin, un peu comme le nuage de Tchernobyl, paraît incroyable. Elle est pourtant étayée par les faits, c’est-à-dire la différence de rendement de l’attaquant suivant le maillot qu’il enfile. Et même l’endroit où il joue : l’attaquant se manquera à Marseille, fin mars, lors du quart de finale de Ligue des champions.

«Pesant». Alors qu’on nage encore en pleine mystique, Blanc va profiter d’un match amical à Valenciennes, fin mai, pour user d’une bonne vieille ficelle des familles : il lance le joueur alors que les adversaires islandais mènent au score mais commencent à payer la note sur le plan physique. Bingo ! Ribéry déchire la défense adverse et marque son premier but chez les Bleus depuis 2009. Avant de replonger son auditoire dans des histoires de psychologie, de désamour et de paix de l’esprit. «Même pour le coach ça devenait pesant. Avant le match de Valenciennes, j’arrivais direct de Boulogne-sur-Mer où je venais de passer trois jours sans rien faire. Peut-être que ça m’a fait du bien. C’était aussi la première fois que je retrouvais le public nordiste depuis 2006 [sa deuxième sélection, face au Danemark, à Lens, ndlr]. A l’époque, c’était simple, oui. Là, j’en étais au point où je me demandais quoi faire.»
Laurent Blanc a trouvé pour lui. Il n’a pas résolu pour autant le mystère du gaillard. Et si Franck Ribéry est en net regain, on n’a pas non plus vu un avion de chasse lundi face aux Anglais. Disons que le sélectionneur l’a remis sur la bascule, là où le meilleur peut survenir. On n’aurait pas misé là-dessus. Mais on n’y comprend rien depuis le début.

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